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Des clés pour vivre heureux, même seul

Publié le 15 septembre 2014 par

Jamais je n’aurais pu penser que c’était possible de vivre un tel bonheur! Et pourtant, il est là. Je le vis. J’ose faire confiance en la vie, en ma vie. J’ose me faire confiance pour faire face à la vie avec ce qui est en moi et ce qu’elle donne autour de moi.

Ce n’est pas parce que je suis seule, non, mais je pressens que mon bonheur n’en est pas altéré. Adolescente, quand je regardais les célibataires et les gens seuls autour de moi, je les sentais un peu misérables. Je me disais qu’ils devaient avoir mauvais caractère, qu’ils ne devaient pas être « commodes » pour être obligés de demeurer seuls. Dans cette perspective, je me voyais toujours vivre avec quelqu’un. Mais une trajectoire de vie s’est révélée progressivement et je vis seule, depuis 30 ans déjà.

Au début de ce changement, après avoir quitté ce que je croyais être mon problème, me retrouvant seule, j’ai clairement réalisé que je l’avais déménagé avec moi. En moins d’un an, j’ai pu constater que j’avais un mal de vivre logé loin en moi depuis longtemps. Ce mal de vivre, je le portais comme un « boulet ».

J’avais de la difficulté à être bonne et bienveillante pour moi. Aujourd’hui, je peux affirmer que j’avais un grand besoin d’être reconnue, d’être vue, d’être appréciée, d’être confirmée. Seule, je devenais en attente de la présence de l’autre. Lorsque l’autre était là, je me retrouvais pleine d’énergie et de vitalité. De quel autre s’agissait-il? De mon conjoint, de mes enfants, d’une amie qui me téléphonait, d’une personne qui avait besoin d’attention, d’un service, d’un bon mot, etc. ?

Sans tomber dans une dépression, par moments, je me sentais avec si peu d’énergie que tout me paraissait une montagne à franchir. Parfois même, me lever de ma chaise me demandait de l’énergie et un effort de volonté.

Que s’est-il passé ?

Une amie m’a partagé qu’elle venait de s’inscrire à une formation : « Qui suis-je? ». J’ai décidé de m’y inscrire avec elle. À deux, ça me paraissait plus sécurisant. Il y avait, dans cette formation, de petites questions que je ne m’étais jamais posées. Cela m’a obligée à écouter au dedans de moi, à m’intérioriser pour recevoir les réponses. Certaines réponses qui montaient me surprenaient, d’autres moins, mais toutes m’ont confirmé que j’étais plus que je le croyais. De formation en formation, j’ai appris à différencier les questions qui font ruminer ou tourner en rond de celles qui aident à se connaître, à se reconnaître. J’ai appris à devenir réaliste, j’ai quitté la rêverie et l’idéalisation. J’ai appris à vivre la satisfaction d’être qui je suis, de faire mon possible. J’ai progressé par les émergences qui se sont faites et qui continuent de se faire parce que, comme tous les êtres, je suis naturellement habitée d’un dynamisme de croissance, tellement plus puissant que je ne l’aurais soupçonné.

Avec les années, mon regard a bien changé. De quoi est fait ce changement de regard? D’abord, je passe moins de temps à chercher ce qui ne va pas. Je choisis consciemment de regarder ce qui va : ma vie, mes habiletés, mon énergie, mon goût d’évoluer, ma capacité d’autonomie, mon intelligence, mes qualités, ma relation à la nature qui me garde en ouverture devant la vie, ma liberté qui progresse face aux personnes qui m’entourent.

Je suis vigilante là où j’ai un certain pouvoir sur ma vie. Par cette rééducation, voilà que maintenant, je me trouve apte à me voir comme une femme à part entière et je peux voir l’autre avec sa vie propre, ses qualités uniques, différentes et très souvent complémentaires aux miennes.

Je vis un bonheur simple quotidiennement.

Mes clés pour me vivre heureuse :

Je sais que tout cela n’est pas exclusif aux personnes qui habitent seules, mais je trouve important de souligner que ces éléments sont incontournables pour cultiver le bonheur que je vis présentement.

Je terminerai par une phrase d’André Rochais : « La sensation de croître et de progresser s’accompagne d’une sensation de bonheur et de vie. Devenir soi procure assurément l’une des formes de bonheur les plus comblantes qu’un être humain puisse connaître. »

Source : La personne et sa croissance. Ouvrage collectif réalisé par PRH-International, 2012, p. 143  (Édition 1997, p. 158)

Pierrette Pepin, formatrice PRH

11 commentaires pour : Des clés pour vivre heureux, même seul

  1. Comme c'est juste! Après un divorce houleux ,souffrant, je peux affirmer et confirmer aujourd'hui que le Bonheur ne vient pas de l'autre, mais bien de soi. Cultiver son estime, sa confiance, son moi profond, avec les années, ont un résultat surprenant. PRH a des outils dont je me suis servi et me sers encore après au-delà de 30 ans. Merci de votre partage.

    1. Bonjour Francine,
      Vous lire me place en communion avec vous. Toutes ces prises de conscience, ces traversées possibles, je les ressens faisant partie de votre joie de vivre et de l'héritage que vous transmettez à votre entourage. Merci de votre commentaire et de votre témoignage!

  2. Superbe texte , et heureuse de vous lire ,sentant une conviction profonde ,ajustée, authentique. Cela fait du bien de ressentir cette force et ce bonheur d'être tout simplement.

  3. Merci Pierrette pour cette simplicité et cette transparence dans ton témoignage.Ça me rejoint beaucoup.Je sens une force de vie que tu m'apportes et un réconfort à te lire. Reçois l'amitié d'une compagne de la petite école de Ste-Geneviève lors de notre jeunesse.
    Au revoir.

    1. Bonjour Marcelline
      C’est un plaisir de recevoir ton commentaire, qui me parle de toi aussi.
      Quel clin d’oeil tu me fais par le soulignement de notre petite école. Merci pour ton amitié et j’aime te dire que je suis heureuse de partager ce sentiment avec toi.
      Pierrette

  4. C'était une belle surprise de te lire Pierrette. Une ligne que je retiens: VIVRE SON CORPS COMME UN AMI.
    J'ai mal au dos quand mon corps me joue des tours. Je peux mesurer avec quelle douceur, bienveillance et patience je le considère.
    Enfin ta profondeur, ton engagement pour ta vie m'aident à faire le prochain petit pas pour la mienne parce que je la sens parfois comme un fardeau.
    Merci Pierrette.

    1. Bonjour Lucie,
      C’est bon de lire les attitudes avec lesquelles tu es attentive à ton corps dans les moments de malaises.
      Continuer de développer ce réflexe de te garder en relation à lui favorisera ton bonheur. Je comprends que, dans certaines situations, l’acceptation du réel de son corps, de ses limites et de ses forces demande un regard honnête de notre part. Je vois que tu as compris que tu ne peux être heureuse sans lui. Merci de me souligner que ce que je vis t’inspire et t’aide à te positionner au meilleur de toi. En cela tu es témoin des fruits que procure des relations qui nous stimulent, nous aident dans notre marche.
      De tout coeur avec toi
      Pierrette

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