L'ÉCHO DE PRH, NOTRE BLOGUE

Le changement : une traversée à vivre au pas-à-pas

Publié le 16 février 2015 par

Nous avons, tout au long de notre vie, à vivre des changements, qu’ils soient petits ou grands. Nous ne pouvons éviter cela. Dès le sein maternel jusqu’à la fin de notre vie, nous sommes en changement continu. Ces changements arrivent parfois de l’extérieur, par des événements ou des situations : un nouvel emploi, l’arrivée d’un enfant, une séparation, un revenu moindre, une organisation différente, un deuil, la maladie, etc. Il y a également les changements qui viennent de l’intérieur de soi : un changement d’attitude, une nouvelle façon de se voir, une aspiration nouvelle qui se manifeste en soi, des forces ou des capacités nouvelles qui se déploient et me poussent vers autre chose. Bref, on peut dire sans se tromper : notre vie est en éternel changement…

Tous ces changements, que j’ai à vivre, peuvent être constructeurs de ma personne. Ils peuvent me permettre d’avancer, d’évoluer, me conduire à innover, à changer pour du meilleur. Mais ils peuvent également me garder stagnant ou stagnante, en réactions de colère, de frustration, me placer dans une léthargie intérieure où plus rien n’a de sens et où plus rien n’avance. Alors, au lieu de le traverser, je subis ce changement en restant prisonnier, prisonnière de mon vécu, souvent dans des résistances qui proviennent de moi et, parfois, des autres.

Mais quelles sont les résistances auxquelles je fais face, pouvant rendre difficile ce que j’ai à vivre?

  • l’image que j’ai de moi : j’ai organisé mon existence en cohérence avec celle-ci et je peux avoir de la difficulté à me voir autrement. Je ne change pas, je reste alors enfermé, enfermée dans la perception que j’ai de moi;
  • le doute que je peux vivre parfois sur mes capacités physiques ou psychologiques;
  • les principes, les « il faut », les critiques sur moi-même, les « oui mais »;
  • la dévalorisation de soi, la comparaison, les habitudes;
  • toutes mes peurs : la peur du ridicule, du jugement, la peur de ne pas être capable de vivre le « autrement », toutes les insécurités que je rencontre;
  • les autres, ce qu’ils vont dire ou ne pas dire, les normes sociales, etc.

Mais comment dépasser mes résistances pour m’engager dans cette traversée du changement que j’ai à vivre?

Tout changement demande de l’authenticité, de l’adaptation et une décision. D'abord, il est important de prendre le temps de le traverser, de vivre le changement, de « passer dedans », en étant authentique, vrai, vraie avec soi-même d’abord et avec les autres. Accueillir ce que je vis : la peine, la colère, les hésitations, les joies. Tout ce que je rencontre à l'intérieur de moi mérite une écoute de ma part et, parfois même, une attention rigoureuse pour sentir « le pas à pas » à engager.

Il y a une période d’adaptation à vivre. Cela commence par accepter de modifier quelque chose tout en restant soi-même face à ce que l'on vit. Nous pouvons lire dans le livre « La personne et sa croissance »1 « S’adapter, cela commence par une acceptation de la présence de l’obstacle et par un deuil de ce que l’on avait prévu de faire. C’est ensuite chercher et choisir une autre solution, plus réaliste et donc actualisable. Cette adaptation suppose, pour être constructrice qu’on ne renonce pas à quelque chose d’essentiel. Si c’était le cas, ce ne serait plus de l’adaptation, mais un reniement de soi. ».

Dans tout changement, il y a une décision à prendre, celle de vivre ou de subir le changement auquel je suis confronté, confrontée. Changer pour vrai, c’est choisir de vivre qui je suis en profondeur. Alors, j’ai à décider de me responsabiliser quant à la direction que je veux donner à ma vie à travers ce changement. Si je choisis de vivre le changement et d’engager la traversée dans laquelle il m’entraîne, cela ne se fera pas sans effort. Je ne peux pas rester seulement dans le désir de changer, de demeurer immobile, dans le flou, dans l’attente d’être pris ou prise en charge dans mes changements. Je devrai participer activement au changement, c'est-à-dire passer à l’action en m’appuyant sur les forces réelles qui sont présentes au cœur de moi. Changer pour vrai, c’est faire appel à ma liberté et à mon autonomie. C’est choisir d’avancer au pas à pas.

Il y a en chacun et chacune de nous une capacité de changer à partir de forces intérieures parfois insoupçonnées : le goût de la vérité, la vie plus forte que tout, mon désir d’harmonie, de paix, de joie profonde, mon désir de vivre mieux, ma capacité de m’adapter, l’amour en moi pour l’autre. De ce lieu, je pourrai découvrir, tout au long de cette traversée, une paix et une harmonie possibles, une confiance nouvelle et, surtout, au bout de ce chemin, je sentirai le bonheur d’être moi, juste moi, rien que moi. À ce moment-là, je goûterai la joie de la traversée… Celle qui aura fait de moi une meilleure personne : plus libre, plus solide, plus aimante… et cela, au-delà de ce que je me croyais capable de devenir.

Chantal Dumais, formatrice PRH

1 La personne et sa croissance, Édition janvier 2012, p. 208

9 commentaires pour : Le changement : une traversée à vivre au pas-à-pas

    1. Ton exemple est parlant. Parfois, dans les changements, on croit que tout peut se rompre pour finalement se rendre compte que nous en sommes sortis plus grands et plus forts intérieurement. Merci!

  1. Quelle vérité. Je peux affirmer, confirmer, que le changement est pas a pas comme exprimé. La patience, la foi, l'accompagnement , aide à rendre notre intérieur bien meilleur. Résultat assuré.
    Francine

  2. ...le désir de vivre mieux pour devenir une meilleure personne : plus libre, plus solide, plus aimante....que c'est bien dit! Ce sont des gens comme nous qui ont besoin de gens comme vous pour confirmer nos choix de vie à la croisé des chemins différents. Belle réflexion ! Bravo!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

crossmenuchevron-rightarrow-uparrow-right