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La crise des migrants

Publié le 16 février 2016 par

Le Canada s’est engagé à recevoir 25 000 réfugiés Syriens avant la fin de février 2016. Les médias nous bombardent de diverses actualités concernant la situation des réfugiés d’un peu partout dans le monde. Plusieurs pays, dont le nôtre, se sont joints au mouvement de solidarité face à cette tragédie humaine.

Pour certaines personnes d’ici, c’est une bonne nouvelle; d’autres ressentent plutôt de l’insécurité. S’il se glissait des terroristes parmi ces personnes que l’on accueillera? Notre culture, nos valeurs seront-elles mises à l’épreuve, ou pire encore, pourraient-elles disparaître? On peut craindre l’envahissement, notre identité éclatée. Difficile de bouger sans aucun risque…

Et moi, comment je sens cette arrivée massive d’immigrants chez nous? Je suis fière de faire partie de ce peuple qui ouvre ses portes à d’autres qui ont besoin. Je suis touchée par cette capacité que nous avons de dépasser nos craintes pour faire de la place à ces braves personnes qui ont tout quitté pour sauver le plus précieux : leur vie! Mon regard s’émerveille de leur résilience. Quel courage!

Je revois l’enfant mort sur la plage, image qui m’a touchée profondément. Comment ne pas me sentir invitée au partage, moi qui n’ai jamais connu de près ni de loin pareille épreuve? En moi se dresse l’obligation d’agir, de faire ma part. C’est ma famille qui est blessée, je ne peux rester indifférente. Ce sont mes frères et mes sœurs en humanité qui souffrent. Je sens l’invitation intérieure d’en prendre soin.

Les pieds enracinés dans mon quotidien, comment puis-je aider, soulager un tant soit peu? À court terme, il y a les dons qui sont possibles. Mais, au-delà de ça? Je me sens invitée à faire grandir la paix en moi, à observer mes réactions aux différences, mes réflexes de fermeture à l’autre quand je ne me reconnais pas ou que je me sens menacée. Comment développer un regard plus tolérant envers mon voisin quand j’ai tendance à sentir d’abord ce qui m’irrite? Je peux me situer en mon être, dans ce lieu où siègent mes valeurs profondes, cet espace où je retrouve une foi inébranlable dans chaque personne humaine. Alors, l’espérance m’est accessible et ma vie prend tout son sens.

En guise de conclusion, je vous partage quelques paroles de la chanson Mon Pays de Gilles Vigneault :

De mon grand pays solitaire

Je crie avant que de me taire

À tous les hommes de la terre

Ma maison, c'est votre maison

Entre mes quatre murs de glace

Je mets mon temps et mon espace

A préparer le feu, la place

Pour les humains de l'horizon

Et les humains sont de ma race

Maryse Cyr, formatrice PRH

8 commentaires pour : La crise des migrants

  1. Merci de ce beau partage: je suis française en France et les mêmes questions se posent à moi , à nous..
    Seule "réponse" qui me vient aujourd'hui, celle de faire "ma part", colibri là où je me trouve, au quotidien, goutte d'ouverture, de paix, de douceur, d'accueil de l'autre dans sa différence....et son commun avec moi, l'accueillir comme invité, avec un regard neuf, au-delà des étiquettes, des catégories, des jugements,
    me défaire de tous les "les" qui enferment et me ferment.
    Le plus possible, selon mes forces, être paroles qui créent et non paroles qui tuent.
    Devenir toujours plus, comme le dit Ghandi "le changement que je rêve pour le monde".
    Nicole Langlois-Meurinne.

    1. Bonjour Nicole,

      Je reconnais ton ouverture, ta main tendue vers l’autre. D’un continent à l’autre, nous partageons ce regard qui invite à chercher des solutions nouvelles et créatives. Merci de ton commentaire.

      Maryse

  2. Très touchée, Maryse, par ton propos dans lequel je me reconnais pleinement. Entendre monter le cri des pauvres en nous et nous laisser pleurer de compassion pour nos frères et sœurs en humanité est le seul chemin qui nous ouvre vraiment le cœur ...

  3. J'ai lu ce texte une, deux, trois fois. Il me fait me questionner puisque ma réalité, c'est de vivre avec des gens qui ont besoin tout près de moi. Je me sens davantage missionnaire dans ma cour. Je constate la souffrance tout près de moi, des enfants vivants de corps, mais «noyés» dans leur quotidien. Il y a des enfants qui crient famine tout près, qui sont bouleversés, qui ne savent pas la pauvreté «éducationnelle» dans lequel ils vivent, croyant que c'est normal ainsi. Certains vivent les abus, la pauvreté du cœur de leurs entourages, le peu d'attention de leur famille, la maladie mentale d'un parent... Alors, ce sont eux que j'ai envie d'accueillir comme réfugiés. Ce sont eux qui m'interpellent, qui me font les aimer davantage, ouvrir mon cœur pour les aimer gratuitement, simplement et pour leur donner le meilleur de ma vie...
    J'aimerais qu'on leur consacre autant, qu'on leur offre autant qu'à ces gens qui arrivent d'ailleurs...

    1. Oui, c’est bien vrai que les nôtres ont aussi bien besoin. Chacun, chacune sommes rejoints selon notre entourage, nos liens, notre vécu, à la lumière de notre conscience profonde. Il y a tant de besoins.
      Je sens toute la générosité de ton cœur face à nos réfugiés d’ici et je m’émerveille de la ferveur et grandeur de ton cœur aimant. Merci de ton écho.

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