L'ÉCHO DE PRH, NOTRE BLOGUE

Et si quelque chose de constructeur se cachait sous le fait de « chialer »…

Publié le 20 janvier 2016 par

En France, chialer signifie pleurer, tandis qu’au Québec, on lui donne aussi le sens de se plaindre, geindre ou maugréer. C’est en entendant des personnes se plaindre de différentes situations de la vie « Tu es toujours parti(e)! Je suis seul(e) à m’occuper des enfants! » ou de la société « Le maudit gouvernement coupe encore dans les écoles, la santé! » que j’ai commencé à me demander si quelque chose de positif et de plus constructeur pour la personne pouvait bien se cacher sous le fait de « chialer » ainsi…

Il est vrai que chialer peut faire du bien puisqu’il permet d’exprimer de l’insatisfaction, de la frustration. Cependant, cette manière répétitive de s’exprimer peut susciter du désintéressement, de la fermeture, de la colère, de la fatigue… chez la personne qui écoute ou reçoit cette réaction. Chialer lorsque cela n’est fait que pour dénoncer une situation ou un malaise sans regarder ce qui est touché en moi est rarement porteur de changement constructeur de ma personne, de la situation ou même de la relation.

Développer ma capacité à mettre des mots, c’est payant

Dans le fait de chialer, il y a la situation et ce qu’elle déclenche en moi comme vécu personnel. En effet, une même situation peut faire réagir une personne et pas une autre. C’est en apprenant à identifier et à mettre des mots sur mon ressenti, dans une situation que je peux mieux comprendre ce qui provoque en moi cette réaction.

Reprenons, par exemple, le fait de chialer contre les coupures du gouvernement. Qu’est-ce que ces coupures déclenchent en moi? Pour certaines personnes, cela viendra éveiller une sensation d’injustice envers les plus démunis, une sensation de peur de manquer de temps de qualité avec les élèves; pour d’autres, ce sera autre chose. En nommant ce qui est touché en moi, je repère ce qui me tient à cœur et fait partie de mes valeurs, ou encore, j’identifie des aspects positifs de mon identité tels que la justice, l’éducation, le souci de prendre soin. Dans l’exemple « Je suis seul(e) à m’occuper des enfants! », qu’est-ce que je ressens? Une sensation de fatigue de mon corps, une sensation de dépassement face à l’éducation des enfants? En nommant ma sensation dans cette situation, il m’est plus facile de voir comment y faire face ou comment me mettre en piste pour trouver une réponse à un besoin qui concerne mon corps.

Dès le début de la formation PRH, parmi les moyens proposés pour mieux se connaître, il y a le journal de croissance. C’est un journal personnel dans lequel on nomme et on décrit ce que l’on ressent en positif ou en négatif. C’est un moyen qui, par l’écriture, favorise une plus grande conscience de son vécu. Par le fait même, cela donne un plus grand pouvoir face à sa propre vie. Concernant le journal de croissance, André Rochais, fondateur de PRH, disait ceci :

« Veiller à ce que mon regard ne reste pas :

- sur la situation… mais sur moi dans ou face à cette situation;

- sur l’événement… mais sur moi vivant l’événement;

- sur les autres… mais sur moi en relation. »

Je vous propose de regarder une situation qui déclenche en vous un mouvement de « chialer » et de répondre par écrit à cet exercice tiré du livre Ça va mieux en l’écrivant!1 Faire la distinction entre la situation et ce que l’on ressent.

  • Je choisis une situation que j’ai vécue et dont je garde un sentiment (...). Je décris la situation en une ou deux phrases (ce qui s’est passé).
  • Je nomme de façon concise ce que je ressens.

En terminant, si ce petit exercice a suscité en vous l’intérêt de vous initier avec d’autres à mettre des mots sur votre ressenti, je vous propose la formation « Qui suis-je? » Vous avez déjà fait cette formation et vous désirez découvrir les autres étapes de la méthode d’analyse PRH, alors la formation « À l'écoute de mon monde intérieur » vous offrira cette opportunité.

Martine Préville, formatrice PRH

1 Ça va mieux en l’écrivant!, chapitre 3, « Comment écrire ce que l’on ressent », exercice 3.1, page 35.

 

6 commentaires pour : Et si quelque chose de constructeur se cachait sous le fait de « chialer »…

  1. Bonjour Martine,
    J'aime beaucoup ton article, constructeur, positif et qui invite à aller au-delà d'une première réaction. Il y a tant d'occasion pour apprendre à mieux se connaître. Merci!

    1. Bonjour Josée,
      En effet, aucune de nos réactions humaines sont neutres. Ton commentaire est juste, elles peuvent être des occasions pour apprendre à mieux se connaitre. Merci d’avoir écrit.

  2. C'est une belle leçon que ce post. Je suis heureuse de le lire et ça m'incite à aller voir les choses de mon ressenti plutôt que de regarder la situation, ce qui sera beaucoup plus productif pour moi. Merci !

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