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DE LA CULPABILITÉ À LA RESPONSABILITÉ

Publié le 9 juin 2014 par

« Je ne suis pas fier ou fière de moi. Je m'en veux. J'aurais jamais dû. » Avez-vous déjà prononcé ces mots qui laissent transparaître un fond de culpabilité?

Le mécanisme de culpabilisation peut engendrer diverses réactions en nous comme en témoignent quelques personnes qui ont accepté de m'en parler ouvertement:

  • « Quand je me sens coupable, je deviens hypersensible au moindre commentaire. Je me sens toujours visé personnellement et j'ai tendance à me défendre. »
  • « Je perds tous mes moyens, j'ai envie de disparaître et de me faire oublier. »
  • « J'ai un peu honte de le dire mais je deviens en totale soumission à la personne que j'ai heurtée. Je deviens démesurément gentil pour me racheter mais ma gentillesse sonne faux. »
  • « Je ne supporte pas que l'autre ne me pardonne pas. J'insiste pour obtenir le pardon de l'autre. Je réalise que j'essaie d'obtenir un pardon forcé et non un pardon qui vient du coeur. »
  • « Je veux tellement que la personne garde une bonne image de moi. Je veux absolument la convaincre que je suis une bonne personne et qu'elle n'a pas raison de m'en vouloir finalement. »
  • « Je retourne ma culpabilité contre moi pour me punir. En fait, je pars en guerre contre moi sans pouvoir m'arrêter. »

Qu'elle soit subtile ou envahissante, il est essentiel de savoir reconnaître ce que la culpabilité produit en moi pour me dégager progressivement de son emprise sur moi et sur ma manière de me vivre en relation. Au fait, que peut me révéler la culpabilité que je ressens? Voici quelques unes de mes observations.

Ma culpabilité peut me révéler que j'ai dérogé de la fidélité à moi-même

Si, par exemple, j'ai fait une blague à une amie en voulant détendre l'atmosphère et que je prends conscience que je l'ai blessée, la culpabilité que je ressens ensuite peut m'indiquer que j'ai enfreint une de mes valeurs profondes : le respect de la personne. L’identifiant ainsi, je peux me responsabiliser et tenter de saisir ce qui a provoqué en moi cet écart de fidélité à moi-même. D'où venait mon besoin de détendre l'atmosphère? Qu’est-ce qui m’a fait quitter ce lieu de mes valeurs profondes dans cette situation et comment puis-je m’y prendre à l’avenir pour éviter cela? Sans prendre en charge le vécu de l'autre, quelle part ai-je à engager pour prendre soin de la relation?

Ma culpabilité peut m'indiquer que je suis en changement

Lorsque j'ose davantage être moi-même et me respecter, il se peut que je déroge à certaines habitudes, règles ou façons de faire qui étaient établies depuis longtemps. Si, par exemple, j'apprends à dire « non » alors qu'avant je disais automatiquement « oui » à toute demande, j'ose un changement qui pourrait déranger certaines personnes de mon entourage. Mes tentatives pour être fidèle à moi risquent de susciter des réactions qui peuvent me donner l'impression de blesser ou de décevoir mes proches. Malgré quelques maladresses possibles de ma part, j’ai à être vigilant ou vigilante pour ne pas me laisser paralyser par la culpabilité éveillée et reprendre contact avec les forces intérieures qui me poussent à vivre ce mouvement d’affirmation.

Ma culpabilité peut m'indiquer certaines blessures enregistrées en moi

Si je suis une personne ayant tendance à « l'hyperculpabilisation » ou encore que ma culpabilité engendre une façon de me traiter avec dureté, il est important d’en rechercher les causes. Ai-je une histoire de culpabilisation? M'a-t-on fait porter des responsabilités qui ne me revenaient pas et qui ont déclenché en moi de la culpabilité? Quelles traces est-ce que je ressens encore de cette culpabilisation ancienne? Faisant ainsi plus de clarté sur mon vécu et sur les ramifications de cette histoire dans mon aujourd’hui, je serai en mesure de me dégager progressivement de cette culpabilité qui porte atteinte à mes élans de vie. Notre expérience d’accompagnement à PRH nous enseigne que ce chemin de croissance et de rééducation est possible.

Pour en savoir plus sur l'hyper culpabilisation, vous pouvez consulter notre ouvrage collectif de PRH-International ayant pour titre « S'affirmer sans tout casser », au chapitre 5: « Se culpabiliser exagérément. »

Bien sûr, il y aurait encore beaucoup à dire sur la culpabilité. Mais chose certaine, m'engloutir dans la culpabilité n'est pas une voie qui me fait progresser en maturité, ni en solidité. Au contraire, cette attitude peut renforcer mes difficultés à être moi, mon image négative et mon anxiété. Pour progresser, il ne s'agit pas de nier la culpabilité lorsqu'elle se présente, mais plutôt de réussir le passage délicat de la culpabilité vers la responsabilité, c'est-à-dire choisir des attitudes qui me feront grandir dans ma capacité à m'assumer pleinement avec mes forces et mes vulnérabilités. Conséquemment, cette responsabilisation me permettra de sortir progressivement de mon impuissance. Alors, je pourrai m'engager de plus en plus dans des actions en cohérence avec moi-même, et ce, dans tous les secteurs de ma vie.

Diane Plante, formatrice PRH

10 commentaires pour : DE LA CULPABILITÉ À LA RESPONSABILITÉ

    1. Bonjour Régis,
      D'abord, merci de votre commentaire. Par ce que vous exprimez, sans doute que vous avez expérimenté les effets paralysants de la culpabilité sur votre élan de vie, d'où l'importance de faire un pas de plus vers la responsabilité qui remet en marche. Je vous souhaite de belles avancées en ce sens.

  1. Excellente rubrique qui me parle énormément, d'autant plus que j'ai lu "s'affirmer sans tout casser". À lire à tout prix.
    Merci Diane

    1. Bonjour Michèle,
      Effectivement, ce livre permet d'explorer plusieurs éléments qui freinent ma capacité d'affirmation dont la culpabilité fait partie, mais il aborde également ce qui favorise le développement de ma capacité à être moi en relations. Je me réjouis que vous puissiez bénéficier de cette publication pour votre épanouissement personnel. Bienvenue à communiquer à nouveau dans l'avenir.

      Diane

  2. Merci pour le texte, j'avais du plaisir a le lire. La culpabilite est comme un cercle vicieux que la personne peut vivre longtemps. Elle pourra s'en sortir seulement quand elle en aura la volonte et en faisant un cheminement personnel.
    Liliane

    1. Bonjour Liliane,
      Effectivement, le mécanisme de culpabilisation peut être vécu sur une longue durée et teinter ma manière de me vivre. Il engendrera alors différents malaises intérieurs qui peuvent m'aider à repérer consciemment que je vis ce mécanisme. A partir de cette prise de conscience, vous avez raison d'affirmer que mon cheminement favorisera que je puisse en sortir au fur et à mesure que je grandirai en solidité personnelle et dans une mise en ordre intérieure.
      Merci de nous exprimer votre appréciation et au plaisir de vous lire à nouveau dans l'avenir.

      Diane

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