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Apprendre à dire NON

Publié le 3 juin 2019 par

Ça peut paraître simple, mais la pratique nous confirme que ça ne l’est pas !

De nombreuses études montrent que l’empathie est naturellement présente chez l’être humain. Il est de fond altruiste et son besoin de contribuer est important pour se sentir heureux.* C’est pourquoi il est aussi plus enclin à dire oui que non. Néanmoins, sur l’ensemble des « oui » que nous disons, certains sont sincères et constructifs, pour soi, pour l’autre et pour notre relation alors que d’autres dissimulent un « non » réprimé et des malaises intérieurs.

Aussi, nous devons cibler, dans l’ensemble de nos réponses, les « vrais oui » des « faux oui » afin que nos décisions traduisent notre vérité intérieure et nous aident à nous orienter dans le sens du développement de notre vie et de notre équilibre.

1- Comprendre pourquoi il est si difficile de dire non

La raison de nos difficultés à dire non est souvent éducative. Nous avons rarement appris à décider en référence à nous-mêmes et à dire non.

Nous n’avons pas toujours pu exprimer notre différence dans la liberté et choisir la réponse qui n’allait pas dans le sens de ce qui nous était demandé. Nous avons souvent dit oui par politesse, obéissance ou culpabilité.

Nos « oui » qui n’en sont pas nous apportent, sur le moment, le bénéfice du confort, de l’approbation d’autrui et l’évitement du conflit. Il se peut que nous ayons pris l’habitude de dissimuler nos « non » afin d’acheter la paix, la reconnaissance, le sentiment d’être apprécié(e) ou l’assurance de ne pas être jugé(e). Mais ces « oui » qui n’en sont pas nous entraînent, à plus ou moins long terme, vers un déséquilibre inconfortable.

2-Conscientiser le déséquilibre d’une vie dans laquelle le « non » n’existe pas assez

Dire oui nous évite de ressentir à l’instant des sensations désagréables telles que la culpabilité ou la peur d’être rejeté(e). Finalement, ce « oui » qui n’en est pas un nous permet d’échapper, sur le moment, à tout un vécu intérieur difficile qui peut s’éveiller lorsque nous avons à dire non. Chaque fois que nous disons oui alors qu’intérieurement nous désirons dire non, cela manifeste qu’au fond de nous, nous sommes coupés de nos besoins et n’avons pas accès alors à notre ressenti.

Cette non-écoute de soi face aux demandes qui nous sont faites, finit par nous entraîner dans un cercle vicieux de déséquilibres. Lorsque nous répondons oui par culpabilité, nous répondons aux besoins des autres en mettant les nôtres de côté. Ces « oui » qui n’en sont pas, nous surchargent, nous dispersent, nous font perdre notre paix intérieure et notre capacité de nous centrer sur nos priorités essentielles. Ils finissent par prendre trop d’espace et nous privent de notre liberté intérieure. La culpabilité se renforce face à tous les engagements pris que nous ne pouvons plus tenir. Stress, anxiété, insomnie peuvent faire leur apparition dans notre quotidien. En dépassant notre limite à faire face à trop d’engagements, nous abîmons progressivement la qualité de notre vie et de nos relations vis-à-vis desquelles, peu à peu, nous perdons de la crédibilité. À terme, ne pas savoir dire non peut entraîner de l’épuisement, de la mésestime de soi et provoquer des difficultés dans nos relations. Tout le contraire de ce que nous espérions obtenir en disant oui à tout.

3-Trouver ses motivations personnelles pour apprendre à dire non

Il est important de pouvoir concrètement analyser notre vécu dans des situations où nous avons su dire non, et découvrir tout ce que cela a construit en nous et autour de nous. Dire non, c’est dire oui à autre chose. Cela permet de couper certaines petites branches périphériques qui prennent de l’énergie pour que les branches centrales de notre personnalité se fortifient et fructifient.

Dire non, quand je sens ne pas avoir à dire oui, témoigne d’un véritable respect de soi et de l’autre. C’est une attitude gagnante et constructive pour les deux parties. Ne jamais perdre de vue que nos bonnes décisions nous construisent et bénéficient également à ceux et celles qui nous entourent.

En conclusion, apprendre à dire non, c’est apprendre à bien choisir, pour notre bonheur personnel. Nos « non » deviennent alors une source d’équilibre pour soi et les autres.

Outil d’analyse de situations personnelles pour apprendre à dire non

1- Je fais une liste de mes « oui » et de mes « non » vécus dans les différents secteurs de ma vie, professionnel ou autre, ces dernières années, et qui me reviennent. Qu’est-ce que je constate ?

Liste de mes « oui »                     Liste de mes « non »

 

2- Je choisis une situation passée dans laquelle j’ai su dire non. Je nomme cette situation. Qu’ai-je vécu intérieurement avant de réussir à dire non ?

3- Qu’est-ce qui a motivé mon « non » ?

4- Quels ont été les impacts d’avoir su dire non, pour moi et les autres ?

5- Après cette analyse de situation, sur quoi puis-je m’appuyer pour dire non lorsque c’est nécessaire pour moi?

Pour aller plus loin dans cet apprentissage à dire non, nous vous proposons de suivre en groupe le module de 9 heures « Le défi de bien choisir » accompagné du livre « Savoir décider, un atout gagnant. »

Sophie Jardon, formatrice PRH

* Livre : La bonté humaine : altruisme, empathie, générosité, Jacques Lecompte, docteur en psychologie, p. 224-239

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